Tout est possible lorsque des boursier·ère·s Loran unissent leurs efforts. Bien qu’Abygail Montague (2021) et Vanessa Memeh (2023) aient fréquenté la même école secondaire et viennent de la même ville, elles se sont croisées pour la première fois lors d’un webinaire sur les bourses d’études, où le témoignage d’Abygail a incité Vanessa à présenter sa candidature pour la Bourse Loran. Elles se sont ensuite rapprochées en tant que boursières et pairs à l’Université Western de London, en Ontario.
Aujourd’hui, elles collaborent pour soutenir les membres de l’Association des étudiant·e·s noir·e·s (AEN), où Vanessa est coordonnatrice des finances et Abygail termine un mandat de coprésidente. Ensemble, elles ont contribué à l’organisation de dizaines d’événements et de programmes, notamment Convergence, une conférence sur la création de coalitions pour les membres de l’AEN en Ontario, en collaboration avec Sam Lowe (2021), un boursier Loran de l’Université Queen’s, plus tôt ce mois-ci.
Alors que l’année universitaire touche à sa fin, nous nous sommes entretenus avec Abygail et Vanessa sur l’importance de bâtir des liens intergénérationnels et de développer un style de leadership authentique, ainsi que sur les valeurs communes qui guident leur travail. Lisez notre entretien ci-dessous.
Loran : Comment vous êtes-vous rencontrées?
Vanessa : J’ai vu Aby pour la première fois sur un écran, lors d’un événement sur les bourses d’études en 12e année. C’est une des premières fois que je la voyais et je me souviens avoir été très inspirée par elle. Je n’ai jamais vraiment cherché à la contacter, mais nous nous sommes rapprochées lorsque je suis devenue boursière Loran, et plus encore lorsque j’ai décidé d’étudier à l’Université Western. Je suis ravie d’avoir fait sa connaissance.
Abygail : J’ai participé à un événement sur les bourses d’études, où j’ai parlé de la communauté et des occasions acquises grâce à Loran. Nous sommes toutes les deux originaires de Hamilton; je me souviens avoir été très heureuse d’apprendre que quelqu’un de Hamilton avait reçu la Bourse Loran. Ma sœur travaillait à l’école de Vanessa à l’époque, alors j’ai pu me rendre à la fête organisée en son honneur et j’avais hâte de me présenter en personne. Je suis heureuse d’avoir pu intégrer Vanessa à l’Association des étudiant·e·s noir·e·s, dans un nouveau poste où elle excelle.
Loran : De quelle réalisation êtes-vous particulièrement fières dans le cadre de vos fonctions au sein de l’AEN?
Vanessa : Comme le poste de responsable des finances est tout nouveau, je définis mes fonctions au fur et à mesure. L’un de mes principaux objectifs était de structurer les finances de manière plus stratégique et de développer un système à trois modèles. J’en suis fière, car mon approche a rendu la planification des événements beaucoup plus efficace.
Abygail : Ses efforts sont très importants parce que nous essayons d’avoir la capacité financière d’offrir une meilleure expérience aux étudiant·e·s noir·e·s sur le campus.
En tant que coprésidente, j’aime être dans les coulisses. Mon homologue assume beaucoup plus de fonctions de premier plan. Au cours de ma deuxième année, j’ai été la responsable principale du comité du Mois de l’histoire des Noir·e·s. L’été précédent, j’ai effectué un stage en politique, un domaine dont je ne connaissais rien. Je pense que le fait d’occuper un nouveau poste permet de faire preuve de beaucoup de créativité; j’ai donc tiré parti de mes expériences pour le faire dans ce rôle. Une passion est née qui m’a suivie dans mon poste de coprésidente : créer des structures organisationnelles que nous pouvons transmettre. Nous avons créé le Conseil du Mois de l’histoire des Noir·e·s, un poste de coordination des finances et un poste de coordination interne, ainsi que deux postes de création de contenu en vue de tirer parti des talents des étudiant·e·s et de les aider à construire leur portfolio.
Loran : Pourquoi est-il important de renforcer l’esprit de communauté chez les étudiant·e·s noir·e·s, toutes générations et disciplines confondues?
Vanessa : La représentation compte beaucoup. En tant que Nigériane arrivée au pays en 2018, j’ai vite compris l’importance d’être entourée de personnes qui me ressemblent, qui ont les mêmes objectifs et qui veulent parler des mêmes problèmes; c’est vraiment un aspect tacite de ce qu’est une communauté. Il s’agit simplement d’un groupe de personnes extraordinaires qui cherchent à faire progresser la vie sociale des étudiant·e·s noir·e·s sur le campus. Je pense que l’AEN partage cette vision et l’incarne chaque jour.
Abygail : À l’université, l’indépendance est plus grande et le besoin de soutien aussi. C’est particulièrement vrai pour les étudiant·e·s qui ne sont pas entouré·e·s de personnes qui leur ressemblent. Il est très important de créer des espaces permettant aux étudiant·e·s noir·e·s de se réunir, d’échanger avec des professeur·e·s et des membres de la communauté noire, mais aussi d’être un point de contact pour les élèves du secondaire et d’offrir du mentorat et des occasions spéciales pour renforcer les liens intergénérationnels. Mon homologue et moi voulons continuer à bâtir l’héritage de l’AEN, en plus d’introduire de nouvelles initiatives pour que les étudiant·e·s sachent que la communauté existe sur le campus.
Loran : Comment votre expérience au sein de l’AEN a-t-elle contribué à votre développement personnel en tant que leader?
Vanessa : Je n’ai jamais cru que j’aimerais autant les finances; c’est un domaine que je n’avais jamais envisagé. Ça m’a aussi poussée à saisir plus d’occasions, ce qui a porté ses fruits. J’ai reçu beaucoup de commentaires qui m’ont permis de mieux me connaître et de déterminer mon style de travail. Tout ça m’a appris à être méticuleuse, à rechercher des solutions innovantes et à être réactive. C’est un vrai tournant.
Abygail : J’ai appris à être plus honnête avec moi-même et à demander aux autres de faire preuve d’honnêteté. Dans le cadre de mes fonctions, je dois non seulement m’intéresser au travail de chacun·e des membres de l’équipe, mais aussi comprendre leur réalité en tant qu’étudiant·e·s. J’ai contribué à l’essor de la communauté en apprenant à connaître les gens sur le plan personnel et en mettant à profit les compétences que j’ai développées pour nouer des relations.
Loran : Quelles sont les expériences ou les valeurs communes qui guident votre travail avec une autre boursière?
Abygail : Le plus important est d’avoir une définition commune du leadership. Vanessa comprend certainement que même si je ne suis pas sur le devant de la scène, je travaille à apporter des changements et à devenir une meilleure leader. C’est très rassurant de savoir que je peux compter sur une personne qui peut voir et comprendre ces choses sans que j’aie à me justifier. De plus, je sais qu’elle est capable d’entendre la rétroaction et de la prendre en considération dans son travail, et de me donner une rétroaction constructive afin de m’aider à développer mes compétences en leadership.
Loran : Comment vous voyez-vous incarner le caractère, l’engagement et le leadership tout au long de votre parcours universitaire et professionnel?
Vanessa : En faisant preuve de curiosité. Pour incarner un bon caractère, servir les gens et être une grande leader, il faut être honnête avec soi-même et véritablement aimer ce que l’on fait. J’essaie de faire preuve d’engagement dans tout ce que je fais, que ce soit sur le plan scolaire ou au sein de l’AEN, et j’espère continuer à le faire.
Abygail : Ce que je retiendrai à la fin de mes études à Western et de mon mandat au sein de l’AEN, c’est de faire preuve de curiosité, de courage et d’humilité. Je veux aussi continuer à servir les autres, quelle que soit la forme que ça prendra. Je n’ai pas besoin d’entreprendre un grand projet ou d’avoir un titre important. Même les petites choses que je fais dans le cadre de mon travail ou de mon bénévolat peuvent apporter des changements concrets.